La douceur angevine

L’expression qui date de Joachim du Bellay (dans son poème « Heureux qui comme Ulysse« ), concerne à la fois le cadre de vie et le ressenti de sa population et ferait référence à un climat qui inciterait à une certaine torpeur. Je déplore le fait de n’en connaître que la vue du château depuis la rive opposée où j’avais pique-niqué (il y a plus de 20 ans) et l’ancien hôpital Saint-Jean devenu la salle d’exposition permanente du Chant du Monde, la dernière œuvre monumentale de Jean Lurçat. Mais la ville mériterait bien mieux, eut égard à son passé…

ANGERS IL Y A 120 ANS

C’est en voulant préciser une date d’événement familial que je suis tombée sur un document rare (mais partiel), qui ne répond en rien à mes questions existentielles (Lista ewakuowanych z ZSRR rodzin polskich w ciągu sierpnia 1942 r.) émanant du PISM (Polish Institute and Sikorski Museum), basé à Londres, qui m’a rappelé que le gouvernement polonais en exil (avec, comme Premier ministre, le général Wladyslaw Sikorski), avait vécu huit mois à Angers avant de partir à Londres en juin 1940. Ont été mises en lignes quelques vidéos d’images de cette époque, sans bande-son, avec quelques unes des destinations exotiques où sont arrivés les civils déplacés (une deuxième fois) qui ont eu la chance de quitter le goulag (où ils avaient été envoyés lors de la dépolonisation des territoires annexés par les troupes soviétiques au début du conflit), ayant pu rejoindre les troupes du général Władysław Anders. Notre Ministère des Armées, fait aussi dans ses Chemins de Mémoire, l’honneur d’une page (Les Polonais en France 1939-1945) aux soldats qui ont rejoint en alliés les armées française et britannique, c’est toujours mieux que rien, merci à eux !

SIK 049 – The Polish Government in France, Angers 1940

C’est bien joli de vouloir réécrire l’histoire, surtout quand on en arrive, une nouvelle fois, à la même page frustrante concernant l’historien Jan T. Gross et son livre Les voisins, introuvable à moins de débourser une somme astronomique dans une boutique d’A, qui nous vend aussi le livre 60 succès de boulangerie/pâtisserie, au modique prix de 18€ la recette ! Ma pâte à pain (au noix, sur levain naturel) fermente au frais depuis 24h, il va être l’heure (à l’heure où j’écris, pas celle où le billet sera publié) de la façonner et de la faire cuire quand la pendule du compteur électrique aura annoncé son passage au tarif nuit (je vais peut-être tenter la cuisson en cocotte sur le poêle) ! Belle journée à vous ! ♥

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Lendemains difficiles…

Vous n’avez que jusqu’au premier février pour vous faire une idée de ce qu’ont vécu vos parents ou vos grands-parents après la fin du conflit 1939-1945. Merci au travail de Kurt Mayer, visible sur Arte.

Je n’y ai certes pas trouvé (une seule phrase évoque la tragique situation, toujours occultée, des ressortissants baltes et polonais) toutes les réponses à mes questions (ni d’ailleurs à celles que le décès prématuré de mon père ne m’a pas permis de lui poser -je n’avais que 13 ans- et dont la seule trace de ses lendemains de guerre est une énigmatique photographie avec de parfaits inconnus trouvée dans ses papiers), mais cela m’a permis de comprendre comment son vœu pieux (il n’avait pas d’autre faux-choix entre la prison pour désertion sans avoir fait l’armée -raflé à 15 ans- ou le goulag pour avoir travaillé en tant qu’esclave pour les occupants allemands s’il choisissait de rentrer chez lui en marchant, et le train pour une possible meilleure vie quelque part ailleurs et vers l’ouest) de partir rejoindre son oncle aux USA n’avait pas abouti à un projet couronné des lauriers de la réussite, il y avait trop d’obstacles sur son chemin. Il n’a jamais revu sa sœur et ses frères et n’a pas pu assister aux obsèques de ses parents… 😦

Source de la copie d’écran : Arte

Les conclusions de ce travail sur des archives, peu connues du grand public, ne m’étonnent pas du tout. Les traumatismes subis par les témoins directs ont été invariablement transmis aux générations suivantes (et ce, même de façon inconsciente), enfants et petits-enfants (une pensée à mon jeune frère et à sa fille qui n’ont pas terminé leur visite d’Auschwitz, lequel était, avant de devenir d’extermination, le camp de triage et d’affectation des travailleurs obligatoires, je n’y étais pas, mais n’avais pas pu faire celle du Mémorial Yad Vashem à Jérusalem, j’avais préféré attendre mon groupe en comptant les arbres, vivants, eux !) en portent encore les stigmates notamment ceux qui en sont toujours à se demander qui ils sont réellement, quelle est leur place dans le monde aux frontières arbitraires d’après Yalta, et à quelle identité peuvent-ils se raccrocher quand ils n’ont plus de racines… coucou, c’est tout moi !

La S.E.L.

… ou Société des Études du Lot, annonce des festivités (demandez le programme !) pour son anniversaire ! 😉

Source de la copie d’écran : La vie quecynoise

Elle édite un bulletin mensuel où les érudits, locaux ou un peu moins, nous font partager une page d’histoire ou de patrimoine selon les récentes découvertes ou leur inspiration.

Source de la copie d’écran : La Dépêche

À l’heure du tout numérique, il est bon de voir encore une vitrine avec des trésors de vieux papiers bien classés ! 😉

Par contre, je ne pense pas assister à sa conférence même si elle m’apporte un éclairage insoupçonné sur l’apparente dichotomie du département…

Rénovation en cours

Si le nom de Krosno, était en 2006, tout comme celui de Kotań (sur notre route à l’aller, mais beaucoup trop loin de notre point de chute) et d’ Ulucz (voir => les photos) sur ma liste d’endroits possibles à visiter, les trois coupoles de Piątkowa Ruska (évoquée encore dernièrement => ici) m’ont beaucoup plus inspirée que celle unique d’Ulucz, distante en gros d’une dizaine de kilomètres, et j’aurais été très déçue d’en faire beaucoup plus pour arriver devant cette construction de Królik Wołoski à une quinzaine de kilomètres (à vol d’oiseau) au sud de Krosno…

Source de la copie d’écran : radio.rzeszow.pl

Mais si la brique sous les clochetons ne m’est pas engageante selon mon sens de l’esthétique, la bonne nouvelle est que la restauration de l’édifice a été initiée en 2015, par l’association Stowarzyszenie Królik Wołoski, qu’elle se poursuit lentement parce que le financement est problématiquement à la traîne et que les artisans (bénévoles ?) possédant les techniques spécifiques à ce genre d’entreprise sont rares.

Autre chose, et pour moi d’importance, c’est la mention en fin d’article que l’église gréco-catholique du Transfert des Reliques de St. Nicholas est le seul vestige d’un village Lemko (minorité ruthène de la région) dont la population a été déplacée et qui a été incendié après la Seconde Guerre mondiale.

C’est une tragédie historique, longtemps occultée (les descendants de ces personnes qui ont refait leur vie ailleurs l’ignorent parfois souvent, c’est tabou dans les familles), qui a contribué à transformer le sud de la Podkarpackie en désert peuplé de fantômes (certains revivent grâce à Arkadiusz Andrejkow au travers de ses fresques du => Silent Memorial) ou en réserve animalière selon le point de vue que l’on privilégiera…

NA BANI – Deesis

Mon journal préféré…

Heureusement que la grande majorité des Slovaques ne sait pas que La Dépêche du Midi existe et qu’un de ses journalistes (Jérôme Yager a signé l’article) les a, d’un trait de sa plume, et alors qu’ils ne lui ont très certainement rien demandé, complètement rayés de la carte…

(Source de la copie d’écran : La Dépêche)

Personnellement je suis très contente d’apprendre que la Pologne a enfin une frontière avec la Hongrie (l’oncle de mon père, émigré aux États Unis, bien que né dans un village polonais, avait sur ses documents de voyage la nationalité austro-hongroise) je me coucherai moins bête ce soir… Mais, je ne jetterai la pierre à personne, j’avoue ne pas être très douée en histoire et géographie, matières un peu négligées parce qu’il fallait que je me concentre sur l’essence d’une section scientifique, et consulter souvent Google Maps qui est fait pour m’aider à me situer en cas d’imprécision dans ma réflexion.

(Copie d’écran : La Dépêche)

La critique est aisée et l’art difficile, mon capital chance du jour est tel que, comme l’article est réservé aux abonnés dont je ne fais pas partie, je n’aurai donc pas le plaisir de savoir pourquoi les illustres Gérard Sanz et Jean-Pierre Vienne ont choisi la Hongrie pour y livrer le fruit de la collecte carcassonnaise avant de traverser à vide les Carpates (par des routes bucoliques) pour aller ensuite, en toute logique, prendre livraison de quelques réfugiées avec leurs enfants en Pologne sur le parking du supermarché de Przemyśl… sans doute, le plaisir de conjuguer utilité et tourisme, on dira seulement que le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point !

Bonne saint Patrick à tous les Irlandais chez eux, à ceux d’origine et à tous ceux de cœur qui ne rêvent que d’une belle brune bien fraîche dans un pub passablement enfumé comme il y a très, très longtemps ! 😉

Silent Memorial : peinture murale

Ou quand l’art pariétal (même si dans cet exemple le support est en bois) a une signification qui me parle bien plus que la simple guerre des gangs de tagueurs de nos banlieues…

Arkadiusz Andrejkow – Wańkowa (Cichy Memoriał)

À partir d’une photographie, prise dans les années 60, d’une famille déplacée après la guerre, Arkadiusz Andrejkow de Sanok, restitue symboliquement les murs de la ferme abandonnée en 1948 à ceux qui en sont partis sans rien pouvoir emporter… Cichy Memoriał, projet financé par le ministère de la Culture et du Patrimoine national, est un geste qui a du sens à mes yeux ! 😉

D’autres fresques du même artiste dans le blog photographique d’Andrzej Banach merci à lui de les avoir recensées.

Geneviève

Connue pour avoir, en son temps (451), sauvé Paris des Huns d’Attila. Elle est devenue la patronne de la ville, ainsi que celle des gendarmes, et repose à deux pas du Panthéon et de la bibliothèque qui porte son nom, en l’église Saint-Étienne-du-Mont.

Je comprends, à quelques imprécisions, que l’on n’ait pas laissé l’équipe de cette dame filmer l’intérieur. Pour qui voudrait en faire la visite virtuelle, je suggère cette vidéo où les détails illustrent au mieux la splendeur de l’édifice. Un jour, peut-être, je chercherai les rares clichés argentiques que j’ai pu en faire, je dis bien rares, parce qu’une fois à l’intérieur j’oubliais généralement pour quelle raison j’étais venue.

Quelques dames portant ce prénom sont devenues célèbres, dont une Mme de avec un chapeau et parfois un langage qui jure un peu avec la classe dont elle se voudrait une digne représentante. 😉