Bulle (s)

Dotée d’une imagination fertile, je n’ai jamais vraiment eu besoin des bulles de la bande dessinée pour illustrer mentalement les légendes locales, toutefois il me plaît beaucoup de savoir qu’elles sont signées Joël Polomski, et là, je sens les Gaulois de pure souche qui voudraient bien que je lâche l’affaire et me taise enfin, se retourner dans leurs tombes et j’en frétille d’aise ! Je vous promets que je ne le connais absolument pas, que je n’ai jamais croisé son chemin (environ 100km nous séparent et sur nos routes, il faut compter 2h de trajet), et je constate que j’ai raté quelques unes de ses publications pour ma petite collection de livres illustrés (il va falloir que je vérifie où en est ma série des Marzi, concernant l’histoire autour de Solidarność, signée Marzena Sowa, avec des dessins de Sylvain Savoia).

Même si je vis dans ma bulle la plupart du temps, il est coutumier de fêter une bonne nouvelle avec des bulles, locales de préférence, voici les premières sorties des chais, assez facilement disponibles, d’autres vignerons se sont prêté à l’exercice du vin pétillant, en quantité encore très limitée. Il semblerait toutefois que, pour ne pas être accusés de plagiat par les Champenois, les viticulteurs cadurciens ne produisent que des bulles rosées !

Bulles de savon Le Blob

Pour les bulles de savon, malheureusement je ne suis absolument pas équipée et je crois même avoir un peu dépassé l’âge limite ! Portez-vous bien et bon samedi à vous ! ♥

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De la comédie humaine

La formule date de 1841 et nous la devons à Honoré de Balzac, elle englobe sous ce vocable toutes ses œuvres signées, écrites depuis 1829. La comédie humaine s’est poursuivie jusqu’à sa mort en 1850. Auteur prolifique, il m’a sûrement été imposé d’où la quasi absence de ses livres dans ma bibliothèque, à moins que ce ne soit lié à l’époque, parce que j’ai le même problème avec Émile Zola, pourtant plus jeune…

Et c’est très curieusement une scène, avec éventail, du dernier film de Hans Detlef Sierck en 1937 (après son départ d’Allemagne, il s’appellera Douglas Sirk), La Habanera (tourné, en raison de la situation politique, à Tenerife), qui me fera quand même penser à Balzac ! Ana Sternhjelm (jouée par Julia Serda), la tante qui chaperonne Astrée Sternhjelm (la sublime Zarah Leander) lors d’un voyage à Porto-Rico, lui reproche devant Don Pedro de Avila (Ferdinand Marian), personnalité omniprésente de l’île, de préférer lire des romans insipides plutôt que le guide du maniement de l’objet de communication non verbale, le code de la coquetterie utilisé par toute femme qui se voulait respectable…

Être ou paraître, c’est aussi la question que je me suis posée quand j’ai quitté la capitale et qu’il m’a fallu meubler la pièce d’apparat de la maison pour ne pas me faire cataloguer comme asociale irrécupérable dès mon arrivée, et trouver un canapé qui me convienne en s’accordant, à la fois à ce que j’avais déjà ainsi qu’aux murs en pierre apparente, sans être trop rustique et, en plus, sans être dans le même style que celui de mes belles-sœurs… J’avoue avoir eu un peu de mal à l’adopter et m’être demandé si je vivais réellement ma vraie vie ou si j’étais en représentation et jouais un rôle non encore écrit !

La habanera

Pour en revenir à La Habanera (qui s’accorde géographiquement et historiquement avec mon livre de chevet en cours), et à la suite des aventures mélodramatiques d’Astrée et de Don Pedro, qui mérite d’être connue tellement je l’ai trouvée drôle, c’est en replay sur => Arte jusqu’au 30/07/2023 ! 😉

Livraison

Le livre La Preuve ultime de Peter James a passé une quinzaine de jours sur ma table de chevet, guère plus, et après l’avoir terminé, même si je l’ai aimé, malgré le questionnement qu’il suscite (et que parfois je trouvais un peu longuet), la fin est bien une vraie fin, avec sa part de mystère, et ne renvoie pas à une suite comme celle de mon précédent livre de chevet, par contre, je ne sais toujours pas trop quoi en penser ! 😉

La quatrième de couverture nous dit que Ross Hunter a trouvé trois mystérieuses coordonnées géographiques chez le professeur Harry Cook, c’est une erreur, le professeur lui en a parlé lors de leur première entrevue au domicile de Ross, mais il ne lui en a donnée qu’une, le journaliste a dû trouver les deux autres par lui-même, au fur et à mesure de l’avancement de son enquête, et les décrypter grâce à son réseau, c’est aussi peut-être ce qui donne de la vie à ce roman intrigant, alourdi par son côté métaphysique.

Certaines critiques nous renvoient au Da Vinci Code de Dan Brown, mais je n’ai ni lu le livre, ni vu le film… car j’ai parfois souvent du mal avec livres et films à succès, et il me faut attendre près de 30 ans avant qu’ils ne m’intéressent, sans doute mon peu d’attirance pour la mode et la popularité ! Mais si Dan Brown prête une descendance à Jésus Christ (et Marie-Madeleine), ce n’est pas le cas de Peter James qui lui donne des frères qui ont eu une descendance, peut-être une forme de respect ou pour éviter un scandale ? Seul l’auteur le sait ! 😉

Nous suivons aussi l’agrandissement de la faille dans le couple Ross et Imogen, les prêches rémunérateurs du pasteur Wesley Wenceslas, les expériences sur les singes d’Ainsley Bloor, patron de la multinationale pharmaceutique Kerr Kluge et d’autres personnages au gré des voyages du journaliste dans sa quête, alors thriller ou pas, je dirais à 50%. Mais ce qui m’a gênée le plus, c’est la sensation d’avoir déjà croisé, dans une vie antérieure et hors du prologue, Mike Delaney que l’on retrouve à la page 554… et de ne pas me souvenir dans quel fait divers, livre ou film ! Ce sentiment de déjà vu serait-il une coïncidence ? Il vous faudra lire les 720 pages de ce livre pour vous forger votre propre opinion ! 😉

Amour & désamour

Comment puis-je écrire ces deux mots dans le même titre ? Moi-même je ne le sais pas ! Mais pourtant c’est bien ce sentiment mitigé (cochon d’Inde) d’être passée à côté d’un coup de cœur littéraire qui restera, quelques temps avant l’oubli définitif !

La quatrième de couverture m’avait pourtant vendu du rêve, les 620 pages du livre me promettaient des heures de lecture dépaysante et je ne connaissais pas encore Henri Lœvenbruck, pourtant traduit en 15 langues…

… mais la mention « À suivre », à la place du mot « Fin », elle, ne m’inspire pas, parce que je n’avais pas vraiment envie de réviser la Révolution de 1789 (je n’ai pas du tout aimé), mais de quelque chose de plus léger, et que je ne sais pas du tout à quoi m’attendre avec les enquêtes suivantes (Le mystère de la Main rouge et L’assassin de la rue Voltaire) du journaliste Gabriel Joly.

Ah ça ira – Chant de la Révolution Française

Certes l’auteur a dû passer beaucoup de temps à compulser des archives et à lire quelques autres ouvrages de référence pour intégrer son intrigue (que j’ai aimée) dans la grande Histoire, mais non, à la simple idée de me procurer la suite de ce premier tome (ce détail n’est pas indiqué sur la couverture, et là, il y a tromperie sur la marchandise) je me revois en classe de terminale, faire mes devoirs de physique et de mathématiques en cours de philosophie pour ne pas m’y endormir ! Et même si lire le soir, dans mon lit, doit faire office de soporifique, l’ennui lui, n’est pas une option possible ! 😉

Livraisons

Sur ma table de chevet, un livre très sérieux a remplacé le roman policier qui abordait un aspect un peu particulier du terrain, et auquel nous ne sommes pas encore totalement habitués : dans un monde d’hommes, un certain nombre de femmes méritantes essaient de se faire une place…

D’Olivier Norek, je n’ai pas tout lu, et encore moins dans l’ordre de parution, puisqu’il faut que je trébuche sur ses livres quand le rayon du pas supermarket local a été regarni et je peux vous garantir que c’est plutôt fait en dépit du bon sens élémentaire, comme d’ailleurs tout le reste… Alors, pour celui-ci, relatant la convalescence occitane et le retour en grâce (pour sa hiérarchie) de la capitaine Noémie Chastain, blessée en opération en région parisienne, qui se refait une santé en fouillant, au péril de sa vie (tout n’est pas aussi calme dans nos campagnes que les apparences ne le laisseraient à penser), dans la vase d’un village englouti, avec ses secrets, vingt-cinq ans plus tôt, par les eaux du barrage hydroélectrique, voulu par Mr le Maire, j’en dirai que la fin me convient assez bien car je n’ai pas oublié ma frustration concernant celle, à mes yeux ratée, d’Entre deux mondes que j’avais lu précédemment ! 😉

WESELE reż. Andrzej Wajda [zwiastun]

Pour le second, il ne pourra tomber qu’entre les mains de lecteurs avertis, qui auront, soit vu Wesele, la pièce de théâtre de Stanisław Wyspiański, écrite en 1901, très rarement jouée en France, soit visionné le film Les Noces, d’Andrzej Wajda (1973), plus accessible, et qui voudront comprendre tout ce qui n’est pas dit entre les lignes relativement simples de l’intrigue (un poète de bonne famille épouse une paysanne) pour les spectateurs, plus d’un siècle après les faits. C’est un classique que tous les élèves polonais ont eu au programme, alors que, vu d’ici, le sens caché nous est passablement nébuleux car il nous manque des éléments-clés (dévoilés par Franciszek Ziejka et traduits par Jedrzej Bukowski) pour le décrypter ! 😉

Livraison

Lire une bonne centaine de pages (ou plus) avant de m’endormir, cela ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps ! Pourtant le sujet n’était pas drôle du tout, mais Karine Giebel dont j’avais déjà lu Juste une ombre, puis Les morsures de l’ombre et Maîtres du jeu est une enchanteresse qui pratique l’horreur avec brio ! 😉

Son dernier pavé, Toutes blessent, la dernière tue, quelques 786 pages chez Pocket, n’a pas duré une semaine alors que je pensais avoir de la lecture pour au moins trois mois ! 😉

La faute, certainement pas au sujet, celui de l’esclavage moderne, qui veut que sous prétexte d’un possible avenir meilleur hors des frontières, certains parents confient un enfant à de parfaits manipulateurs vivant à l’étranger, mais, plutôt à la façon dont ce livre a été écrit, dans une urgence manifeste qui n’accorde qu’une page à chaque fois à deux destins singuliers, celui de l’esclave Tama (dont nous n’apprendrons le vrai prénom qu’à la page 781), et celui de Gabriel un inquiétant ermite, accessoirement justicier mercenaire, qui ne se croiseront pourtant qu’à la page 708. Alors que le mince répit accordé par l’auteur à ses personnages ferait espérer une fin heureuse, le feu d’artifice final restera dans la logique même du thriller, pas de rédemption possible !