Supercentenaire…

Il est des familles où les individus, malgré une vie quasi saine et en l’absence de conduite à risque, meurent jeunes, et d’autres où l’on devient centenaire… mais je ne comprends pas quel serait l’intérêt à vouloir dépasser les 110 ans et postuler ainsi un titre de doyen si l’on doit être dépendant d’autrui pour les gestes intimes de son quotidien ?

Gégé, doyen de 64 printemps, je n’avais pas l’honneur de le connaître, la capitale départementale ne me voyant que de plus en plus rarement arpenter ses trottoirs, mais il semblerait bien que les abris qu’ils offrent à ceux qui vivent régulièrement sans toit au-dessus de leur tête abrègent considérablement leur espérance de vie, à moins que ce ne soient toutes les cochonneries que l’on met dans le picrate ?

Trente ans dans la rue, cela signifie qu’un cumul de galères, à l’âge d’encore tous les espoirs, l’a conduit à cette situation extrême… alors même, qu’à l’époque, notre société de consommation tournait à plein régime, et que, pour qui voulait se donner la peine de se lever le matin, des revenus fixes étaient assurés, certes sans les ors du palais, mais sont-ils réellement nécessaires ?

Bonne semaine à vous ! ♥

Les bonnes manières

Quelle est la bonne façon d’éduquer son singe de salon ?

Il doit y avoir une question de goût et d’époque, parce qu’après les enfants contraints de fournir du contenu pour alimenter la chaîne de leurs parents (lire l’excellent Les enfants sont rois de Delphine de Vigan), voilà que les animaux sont aussi mis à contribution (officiellement, un Dieu local imposerait aux humains de sauver toute forme de vie sur Terre ?)… mais qui prendra leur défense quand ils seront ainsi exploités ?

That’s Together Dinner Before Shower To Bed

Je vous rassure, mon félin n’est pas une star, il fait des câlins (ou pas) à sa guise mais s’il lui arrive de dormir sur mon lit, il boit quand il a soif, dans son bol dont la place est dans un des bacs de l’évier, il mange quand il a un petit creux, dans sa gamelle au sol et adore prendre le soleil bien caché dans la végétation du jardin avant d’aller roupiller dans la chaise longue à l’ombre, il sait très bien que je n’irai pas le déranger ! 😉

Demain ou peut-être après-demain ?

C’est une petite pépite présentant un time-lapse accéléré de la vie des champignons magiques qui m’a fait découvrir l’univers post-apocalyptique de la chaîne YT de Thomas Vespermann.

Nature is the Key to Happy-App

… un petit air de fin de notre présence sur cette terre, n’est-il pas ?

Pour revenir au monde des vivants, voici le petit déjeuner de Pâques (poisson volant frais pêché dans un lac voisin) de deux petits aiglons chez les pygargues à queue blanche, quelque part au nord de Bydgoszcz.

Bon lundi de Pâques pour certains et bonne semaine à tous ceux qui vont travailler ! ♥

Les forçats des temps modernes

Sont-ils, eux aussi, en acier trempé ? La seule chose que je vois, en plus de la dangerosité de leur métier, c’est qu’ils n’ont même pas un casque pour protéger leurs oreilles quand ils sont à la presse (deuxième partie de l’atelier, moins mécanisée) et que l’on ne nous dit pas à quel âge ils seront complètement sourds…

Extreme Dangerous Biggest Heavy Duty Hammer Forging Factory, Hydraulic Steel Forging Process

Mais, l’ingéniosité des humains semble sans limites, quand ils utilisent leurs talents à autre chose qu’à faire la guerre, si l’on pense aux petits génies capables de pondre des programmes pour piloter cette machine de précision…

Incroyable machine CNC rapide et de précision, incroyable machine de coupe automatique en métal

On est bien loin de la forge dans laquelle j’ai joué durant quelques années (le propriétaire nous avait gentiment expliqué ce qu’il y faisait et avec quels outils) et dont ma description, avec le bruit et les odeurs de mon imagination débordante, m’avait valu un zéro pointé au devoir de français Décrivez un métier, que j’avais rendu en classe de 6ème (et pour lequel la professeur n’avait même pas pris la peine de me demander quelle avait été ma source d’inspiration), au motif que « j’avais copié dans un livre », mensonge éhonté affirmé péremptoirement à haute voix devant toute la classe !

Inutile de vous dire, qu’après les pages d’écriture en retenue du CM2, parce qu’ayant appris à écrire dans une autre académie, on y traçait deux lettres d’une longueur différente que dans la nouvelle, ce zéro non mérité, je m’étais jurée de le venger et que je n’ai eu de cesse de trouver enfin, après une longue attente, le bon devoir que j’allais pouvoir recopier mot pour mot dans le livre de lectures en ma possession (et d’ailleurs elle n’y avait vu que du feu) ! Les humiliations injustifiées de l’enfance (et toujours non digérées) auraient-elles aussi forgé mon caractère ? 😉

Vendre sa fille…

Attention, le documentaire Sonita ou la valeur d’une vie, de Rokhsareh Ghaem Maghami, n’est disponible en replay sur Arte que jusqu’au 6 décembre.

Le rap n’est pas mon mode d’expression préféré, question de génération, mais je me dois de reconnaître que la pièce maîtresse du portrait de cette jeune fille (originaire d’Afghanistan qui veut devenir chanteuse en Iran où elle est réfugiée) en est ce clip poignant et fort bien réalisé 😉

Laisse-moi te dire quelque chose à l’oreille,
Que personne ne m’entende parler de la vente des filles,
Que personne n’entende, c’est contraire à la charia.
La femme doit se taire, c’est une tradition chez moi,
Mais moi, je crie pour rompre ce silence,
Je crie la profondeur de mes blessures,
Je crie un corps meurtri,
Un corps cassé sous vos transactions.
Je suis une enfant, je n’ai que quinze ans,
Mais les prétendants se succèdent à ma porte,
Vos coutumes m’écœurent.
Comment peut-on vendre une fille ?
Le problème du père est de nourrir sa famille,
Il va donner sa fille au plus offrant.
Si j’avais su que mes frais étaient comptés,
Mes bouchées de pain comptabilisées,
Je me serais retirée de la table,
Ou je me serais contentée de vos restes.
Nous sommes parquées dans notre maison,
Hors de la vue des gens, comme des moutons,
Et on entend sans cesse : il est temps de la vendre.
Je suis un humain, j’ai des yeux et des oreilles,
Avez-vous vu un mouton se plaindre de son sort,
Avez-vous vu un mouton pleurer ?
Je veux crier, je ne supporte plus le silence !
Enlevez vos mains, vous m’étranglez.
Vous ne me répondez pas,
Je me demande si je suis encore en vie,
Les mots me manquent, mon âme est pleine de doutes,
Un cadavre ressent-il encore les coups ?
Les filles doivent se taire, mais que faire pour prouver que j’existe ?
La fuite ou le suicide, c’est trop bête,
Mais que faire si on n’est pas protégée ?
Vous pouvez m’arracher les cheveux un à un,
Je résisterai pour que vous vous sentiez honteux.
Si le fait de me vendre vous rend heureux,
Alors je vais mentir : tout va bien !
Je fais bonne figure,
J’offre mon sourire contre votre souffrance, Il n’est stipulé nulle part dans le Coran
Que la femme doit être vendue.
Soyez heureux et laissez-moi en paix.
Je déteste le maquillage,
Aucun fard ne peut effacer les bleus sur un visage.
Même un mécréant ne ferait jamais ça.
C’est un supplice, je vous assure,
D’être dans les bras d’un homme qu’on ne connaît pas.

Traduction des paroles de Sonita Alizadeh en français : Kaveh Naddaf et Nathalie Girard pour Innervision

Statistiques et manipulation

Comment ne pas être interloqué par ceci (copie d’écran ci-dessous) ?

(Source : La Dépêche)

C’est juste à droite de l’article que vous lisez le 31 octobre, arrivé par un hasard provoqué, cela vous interpelle parce que c’est coloré et que le lendemain c’est la Toussaint, un jour férié qui, cette année, tombe un lundi, soit un jour ouvrable et chômé !

Je ne peux pas répondre oui, les tombes de mes défunts les plus proches sont à presque deux heures de route, je ne peux pas y aller aussi souvent que je le voudrais, je ne peux pas répondre non, parce qu’effectivement j’y suis allée il y a 15 jours, même si ce n’est pas le jour de la Toussaint, c’était propre et relativement fleuri (en synthétique, les chrysanthèmes n’étaient pas disponibles), les bougies (3 sur 5, je n’ai plus de stock) étaient allumées, quand j’en suis partie, je n’ai donc pas oublié.

Ce sondage est donc piégeux (une baisse de fréquentation des cimetières a peut-être été observée l’an dernier parce que nos étions confinés avec des sorties, autour de notre domicile, limitées à une heure par jour) et je me demande quelle volonté se cache derrière sa présence sur la page internet du journal. Que veut-on réellement nous faire dire ? Pour un peu (et les paris sont ouverts), je pencherais pour une étude en vue de la suppression d’un jour férié, et vous ?

Ruelles moyenâgeuses

Les emprunter peut, parfois, se révéler être, pour les uns, une mise en péril de la vie d’autrui, et pour d’autres de réelles tendances suicidaires, volontaires ou pas… j’y passais régulièrement, et toujours dans le même sens, sans conscience du danger jusqu’au jour où, je ne sais plus pour quelle raison, je me suis retournée…

C’était le 14 octobre 2018, mais curieusement, pour Halloween de la même année, c’est le toit de la tour dont on entrevoit la porte sur la gauche qui s’est écroulé alors que des enfants jouaient à se faire peur dans la ruelle lors de leur collecte de sucreries (on a eu beaucoup de chance, personne n’a été blessé).

La ruelle fut fermée aux promeneurs et riverains, le toit de la tour a été refait très rapidement (je suppose que la municipalité a mis la pression au propriétaire), par contre, il a fallu attendre novembre 2019 pour que les travaux de sécurisation sur la ruine de l’espace public soient réalisés…

L’éternel deux poids et deux mesures… la friche elle, est toujours en place, colonisée depuis par le raisin d’Amérique (phytolacca americana).