Jours de Cilaos

Pas à proprement parler de la dentelle, bien que le rendu en soit très aéré, cette broderie ajourée est originaire de l’ancienne isle Bourbon, devenu île de la Réunion en 1793, où elle est née entre 1900-1905 des mains de la fille d’un médecin : Angèle Mac Auliffe qui avait appris, comme toute fille de bonne famille, la broderie blanche et les jours pour marquer son trousseau.

Autodidacte, elle s’inspire de la dentelle Ténériffe popularisée par la célèbre Encyclopédie des ouvrages de Dames de Thérèse de Dillmont et par les nombreuses revues éditées à l’époque par les fabricants de fils, pour se libérer des fils de chaîne et de trame du tissu et inventer les passages de fils spécifiques des jours de Cilaos.

Décédée prématurément à l’âge de 31 ans des suites d’une rougeole, en 1908, ce sont les religieuses, Soeur Cécilie et Soeur Irénée, qui perpétuent son savoir-faire.

En 1953, la direction de l’Ouvroir de Cilaos créé par l’Institut Notre-Dame des Neiges, est confiée à Soeur Anastasie qui relance la formation des brodeuses. En 1983 elle passe la main à l’Association pour la Promotion de la Dentelle de Cilaos (sauvegarde et développement de la technique), ce qui lui permet de réussir le concours du Meilleur Ouvrier de France (médaille d’or), dans la catégorie « jours brodés ». Elle sera élevée au rang d’Officier de la Légion d’Honneur en 1994, avant de se retirer à la Montagne en 2000, puis recevra en 2005 la médaille d’honneur de la ville de Cilaos, des mains du maire, pour son travail auprès des jeunes filles.

En 1998, paraît le livre, signé par Suzanne Maillot (formée par Soeur Anastasie), qui présente au reste du monde  la technique de cette broderie spécifique.

La broderie, à l’origine blanche, y prend quelques couleurs pour s’harmoniser avec la faune et la flore de l’île 🙂

Je ne vous montrerai pas mes essais… car j’ai quelques progrès à faire pour bien tendre mes piles 😉 … un autre jour peut-être !